Guillaume Bonnel : « La ville invisible« , pages 46 à 64, texte de présentation et 8 photographies couleurs reproduites, issues du projet de recherche « Anatomie d’une ville », et de l’Observatoire photographique des paysages d’Ille-et-Vilaine.
Extrait du texte de Lise Lerichomme : La sélection de photographies proposée par Guillaume Bonnel émane de deux sources. L’un des ensembles est le résultat d’un exercice systématique d’observation d’un territoire urbain spécifique – la ville de Saint-Etienne – par le prise de typologies architecturales formelles ou conceptuelles ; l’autre d’un travail de commande engagé par l’Observatoire photographique du paysage qui envisage ce qui constituerait un paysage urbain à l’époque contemporaine.
In Lise Lerichomme et Sophie Suma (dir.) : « Regards sur le paysage urbain« , Editions La Lettre volée, Collection « Essais », volume 20, 297pages, Bruxelles, 2022. ISBN : 978-2-87317-587-0
Résumé : Dans l’imaginaire commun, la notion de paysage demeure fermement attachée au monde rural. A contrario, il reste complexe de définir ce que pourraient constituer des paysages urbains dans une tradition intellectuelle française. A côté du townscape anglo-saxon ou du Standtlandschaft germanique, un regard nouveau sur la ville se formalise au tournant des XVIIIè et XIXè siècles. Ce processus, auquel contribuent l’émergence des sciences sociales et leurs conversations avec les champs artistiques et littéraires, s’intensifie avec le développement des imaginaires et des techniques de diffusion des représentations de la ville, que ce soit par la gravure, la photographie, l’imprimé à bas coût ou le roman populaire, puis par le cinéma, la vidéo et les modélisations 3D. Ces représentations des paysages urbains disent les usages comme les systèmes de domination, la formalisation des paysages coloniaux autant que l’hégémonie du paysage-marchandise dans la ville capitaliste, mais aussi les paysages de loisirs ou ceux façonnés par les revendications d’un droit à la ville.
