guillaume bonnel photographie

ATLAS DES PAYSAGES DES PYRÉNÉES ATLANTIQUES

Photographies numériques. Commande de 100 images pour le paysagiste Cyrille Marlin et le Département des Pyrénées Atlantiques dans le cadre de la révision de l’Atlas des paysages des Pyrénées atlantiques. Images visibles sur le site de l’Atlas départemental des paysages, sous forme d’une exposition virtuelle consacrée aux signes visuels de l’évolution des paysages. Les images y sont accompagnées de « légendes croisées », l’une rédigée par leur auteur et l’autre par le paysagiste.

Les représentations photographiques habituelles du paysage empruntent le plus souvent la voie des « blocs diagrammes photographiques ». Elles s’attachent à décrire le paysage visible de façon surplombante et presque cartographique, adhérant en cela à une vision objectivante et pré-planificatrice. Pour l’atlas départemental des paysages des Pyrénées atlantiques, le choix d’une manière plus fragmentaire de représenter le paysage a été privilégié par le paysagiste Cyrille Marlin

Les images de cette commande s’attachent donc à creuser la notion de métonymie visuelle appliquée aux formes et aux motifs d’un territoire. Plutôt que de produire une représentation analytique qui tenterait une vaine description exhaustive, elles évoquent plutôt des « fragments » de paysage en décrivant la partie pour le tout.

Cette esthétique du fragment s’applique par exemple aux objets du paysage. Rarement représentés, ces détails sont ici envisagés comme des « objets métonymiques », qui caractérisent le fonctionnement d’un paysage dans son ensemble. C’est le cas par exemple pour différentes images :  une palombière dans la montagne basque, une pompe de transfert d’eau dans les barthes de l’Adour, une pierre asséchée dans le lit d’un torrent, un amas de sacs d’engrais.

Cette approche permet également de caractériser une série de phénomènes envisagés comme des signaux faibles, annonciateurs de changements à venir : une station d’acanthes en stress hydrique, un frêne fendu par le vent du sud, une berge érodée par une crue, de la neige jaunie par le sable saharien.

Enfin, ce travail documente également une série d’actions paysagères, ou de comportements qui « sculptent » le paysage d’une manière nouvelle et parfois problématique : épandage de digestats issus des méthaniseurs, débroussaillage d’un sous bois urbain dans le cadre de la prévention des incendies, constructions agricoles inutiles réalisées pour installer des panneaux solaires, confortement d’une falaise meuble pour éviter l’érosion côtière…

G. Bonnel